Mes premiers pas à l'école 02



 Mes premiers pas à l'école:

Épisode 02




 Mon inscription était enfin confirmée après avoir passé un test oral assez rigide, à mon avis. Puisque, pour les autres enfants, cela se faisait instantanément. Pour moi? Je ne savais pas le pourquoi. Peut-être, je n'avais pas l'air d'un gamin en âge scolaire...ou quoi encore ? L'essentiel, pour moi, était d'être inscrit en première année primaire en lieu et place de la troisième enfantine comme l'avait suggéré Madame la directrice, Mpisulu Luyanda, l'épouse de Monsieur le promoteur Luyanda Zikonda.

Cela étant fait, il ne restait que l'effectivité de la rentrée scolaire 1994-1995. Entre-temps, les parents s'activaient pour les achats des fournitures scolaires. C'était le moment propice pour les préparatifs de la rentrée.

- Ange Mambu! 

C'était le soir, papa a interpellé notre frère aîné.

-Où sont logés les billets des vacances ? La rentrée scolaire pointe à l'horizon, ajouta-t-il.

-C'est dans l'armoire, papa, qui est au-devant de l'entrée principale du corricord.

-Eh bien, demain matin vous irez en ville, ta mère et toi, effectuer vos achats pour la rentrée des classes. N'oubliez pas de faire autant pour votre petit frère Mike, qui vous a rejoint dans la course.

- je ne peux jamais l'oublier, celui qui est beaucoup plus concerné car il ne doit pas manqué à ses prémisses. 

-D'accord, apporte moi mon journal et éteint le poste radio. Je dois suivre le journal télévisé sur la chaîne nationale.Vous, les jeunes d'aujourd'hui , ce n'est que la musique qui vous intéresse. Et puis quelle musique???? Le pays va mal. Nous devons être à la pointe de l'actualité. Le pays va mal, très mal.

- cela, papa, ne va pas impacter sur la rentrée des classes ?

-Si, mais.... La rentrée sera effective. L'éducation est la base du développement... demain vous irez avec maman. Il faut bien veiller. Les gendarmes sont aux aguets ces derniers temps. Ils extorquent, volent, pillent des paisibles citoyens sans aucune raison... des infractions non fondées. C'est de cette manière qu'ils s'organisent, eux aussi, pour la scolarité de leur enfant. Voilà l'héritage que le président Mobutu  nous  lègue...chacun doit créer ses propres capitaux là où il travaille, en dépit de la rémunération régulière, misérable salaire.... C'est déjà le déluge qu'il a annoncé... "après moi, dit-il, c'est le déluge....nous devons nous prendre en charge... Vas-y, va voir ta mère, tout est entre ses mains. Vous comprenez toujours les choses en retard, les enfants de 1900...

- Maman "Yammmmmbiiiiii"(bon retour), mes frères accourent pour accueillir maman et mon frère Ange qui revenaient du grand marché, "Zando ya munene" pour les achats des objets classiques. 

"Yammmmmbiiiiii" c'était plus pour maman... Elle était accueillie en reine, puisque ce mot de bienvenue était toujours accompagné des petits cadeaux. Les parents qui ne faisaient  pas cela, n'avaient pas non plus droit à "cet accueil vif et chaleureux." 

Et maman leur distribua des bonbons, biscuits et chocolats. Et bien-sûr, elle  a laissé entre ses mains une partie des casse-croûtes pour moi. Moi, qui étais  un peu éloigné jouant avec mon chiot Mascotte... elle m'appella :

- Micha, viens prendre... Voici ta part.

En effet Micha est la forme abrégée de mon prénom Michaël, d'autres m'appellent Mike, Mic, ou encore Micado. Je me suis levé et j'ai  pris ma part tout en lui remerciant. Étonnant ? j'étais un petit qui avait son caractère particulier, un petit qui ne se laisse pas emporter par des sentiments... Un petit très réservé.

Elle s'installa et déballa ainsi  le colis. Elle présenta à chacun ses objets respectifs. Mon grand frère(je viens juste après lui), Giresse, sursauta,du coup, sur une belle chemise que maman avait achetée pour moi en dehors des objets de l'école. Illico, maman s'interposa et dit cela, je l'ai acheté pour Micha. Elle la retira et la Jetta sur moi. Avec un peu de fierté, je lui ai adressée de nouveau mes mots de remerciement... J'étais juste à côté contemplant mon paire de basket... C'était fabuleux... Un bon sénario.

- pour vos uniformes, maman continue,  voici les tissus: blanches pour les chemises et bleues pour vos culottes et pantalons. Je crois, demain papa va vous accompagner chez son couturier "Papa Emma" sur révolution. Et puis vous allez renter. Pa Muke tu va, après cette course, effectuer quelques achats pour la provision au marché Selembao.

Quelques jours plutard, à une semaine de la rentrée, papa sortit sa table de travail pour apprêter nos documents et objets classiques, il couvre des cahiers, livres, les dispose dans nos sacs selon le niveau de chacun ainsi de suite. Tout était fin prêt, il ne restait qu'à attendre la rentrée des classes.

- Pa Muke! papa interpella notre frère aîné. 

Pa Muke, était "Homo" de notre grand-père maternel. On l'a dénommé Nsimba Mambu Ange. c'est pourquoi on l'appelait "Pa Muke, c'est à dire  le diminutif du père de notre maman.

-Papa Muke, viens retirer ton sac, vérifie bien et fais de même pour tes petits: ta petite sœur Mavie, et tes petits frères Giresse et Michaël(Mike).

-Et pour Fiacre et Brineil, papa ?

- Non! Les deux doivent encore attendre. Leur moment viendra. Pour l'instant, c'est toi leur précepteur à domicile. Brineil est encore innocent. Fiacre a presque quatre...avec ton concours, il bénéficiera in domo des rudiments essentiels qui lui seront ulites dans deux ans.

C'était juste une blague. Notre frère aîné est comique, comme moi parfois aussi. 

La rentrée scolaire, c'était mon rêve de tous les jours. La rentrée scolaire ? En fait l'école, selon mon imagination, était  lieu ludique... À quand la rentrée des classes? C'était devenu comme une poésie...de la poésie.